À propos du collectif ESC
Septembre 2021, annonce des universités : le pass sanitaire et sa contrainte ou la dénonciation. Des milliers d’entre nous comprennent avec froideur, que notre vie venait de basculer.
Un canal Telegram est ouvert, le lien se partage, les gens le rejoignent et nous sommes des milliers : à nous échanger de l’information, à tenter de démêler la situation, à faire part de notre consternation, à se soutenir… Des idées d’actions apparaissent, des modèles de lettres sont partagés et nos premières actions sont nées.
Des premières rencontres s’organisent, des liens se tissent. Puis ce lien se perpétue et un petit groupe met en place des réunions en visio pour se structurer. Nous visons à ce moment à abolir, ce que nous présentions toutes et tous, comme étant les bases d’une discrimination et d’une inégalité des chances.
Les groupes Telegram s’agencent par des initiateur-es qui créent des sous-groupes. Puis nous passons ensemble du virtuel au réel : nous nous rejoignons le 21 septembre 2021 pour manifester notre opposition à ces mesures.
Des étudiant.es issu.es des groupes Telegram prennent la parole au côté de professeurs.es et d’éducateur.trices pour dénoncer les lois anticonstitutionnelles et politico-sanitaire du gouvernement.
Se manifester sur le terrain est une part importante de la lutte, nous avons alors porté la voix étudiante, votre voix, dans de nombreuses villes de la suisse romande.
Un comité se constitue peu à peu par ces réunions visios. Le mouvement étudiant prend forme et se mue en collectif, qui est soutenu par énormément de généreux.ses contributeur.trices et organisé autour d’un comité collaboratif.
Par la suite les étudiant.es sont soutenu-es par de nombreu.es avocat.es au sens éthique profond, et organisent des actions judiciaires. Le collectif coordonne les actions pour permettre la mise en place de 4 recours cantonaux visant à abolir ces entraves au droit à l’éducation. Ainsi que l’un en Allemagne, mise en place à l’initiative des étudiant-es de l’école de musique de Nuremberg.
Le collectif veille à la situation particulière dans chaque établissement et met en place, lorsque cela est possible, des solutions pour alléger le poids des mesures discriminatoires que nous devons subir au quotidien.
Mais plus les mois passent et plus le moral de chacun.es en pâtit et s’affaiblit face à des mesures qui durcissent dangereusement.
Quatre mois après notre première manifestation, nous constatons que l’inégalité de circulation au sein de nos établissements de formations, le poids du climat anxiogène des outils de contrôles ainsi que la contrainte des tests ont poussé nombre d’entre nous à se désinscrire temporairement, ou à mettre un terme définitif à nos études. Certain.es camarades le vive comme une libération et y voient la possibilité de mettre à profit ce temps pour créer des solutions durables. Puis il y a celles et ceux qui n’ont plus la force de continuer à résister.
Et, le désormais historique 28 novembre le jour de l’annonce des résultats, après des mois de luttes : nous vous exprimions notre vision de solutions pérennes et viables.
La lutte unique sur le plan juridique et politique de la dictature sanitaire, ne sera pas une solution qui puisse nous mettre définitivement à l’abri de la machine autoritaire de l’État.
Ce qui a été permis au cours de ces deux dernières années révèle à quel point ce système financier, politique et moral est nuisible et dangereux. Tout comme, les institutions et organismes de défenses qui ont failli à leur devoir se révélant alors obsolètes.
Le collectif ESC (Éducation Sans Certificat), œuvre à donner les moyens, à tous les étudiant.es quel que soit leur statut vaccinal, mais plus largement, à chaque être humain de bénéficier librement d’un droit d’accès digne et égalitaire à l’éducation, de se rencontrer pour pratiquer des activités physiques, intellectuelles, ou manuelles sans aucune entrave liée à une quelconque distinction, dans la volonté d’unir les forces étudiantes suisses et internationales.
Pour beaucoup d’entre nous, d’aucun.e n’avait jamais manifesté, ou participé à un mouvement associatif ou politique. Mais la contribution collective, la détermination et la croyance en des valeurs humaines et sociétales profondes et éthiques aura rendu tout cela possible.