Réaction de Suzette Sandoz, ancienne doyenne de la faculté de droit de l'UNIL - Éducation sans certificat

S’il vous plaît, pitié pour eux !

Suzette Sandoz

Voir l’ar­ticle sur le blog du Temps, avec commentaires.

Les nou­velles direc­tives fédé­rales en matière de pass covid sont extrê­me­ment démo­ra­li­santes pour tous, mais spé­cia­le­ment pour les moins de 30 ans. On leur avait fait miroi­ter par exemple, une reprise des cours en pré­sence et pan, l’EPFL, les Universités exigent le pass covid sans cela, c’est le ren­voi dans sa chambre devant son petit écran.

Des menaces pèsent sur leur for­ma­tion pro­fes­sion­nelle, éven­tuel­le­ment sur leur contrat de tra­vail, tous les moyens sont bons pour les obli­ger à se faire vac­ci­ner « en toute liber­té », après qu’on leur avait répé­té, pen­dant des mois, que ce n’était pas eux qui étaient vrai­ment mena­cés par le virus, mais qu’ils devaient faire atten­tion à cause des per­sonnes âgées.

La nou­velle, hier soir 12 sep­tembre, que la ques­tion se posait d’exiger le pass covid pour les sta­tions de ski, voire les remon­tées méca­niques, a sur­pris vu la bonne expé­rience faite l’hiver der­nier en Suisse. Pourquoi saper le moral des jeunes en esquis­sant une menace quatre mois à l’avance alors que les choses peuvent chan­ger si vite en mieux comme en pire, on vient de le vivre dans les deux sens ?

Le pire à ce sujet, je le lis dans le Temps de ce 13 sep­tembre (p. 8 en bas à droite) : un com­mu­ni­qué de l’ATS concer­nant les sta­tions de ski com­porte une cita­tion (tra­duite de l’allemand sans doute) du pré­sident de la Conférence des direc­teurs can­to­naux de la san­té plai­dant pour l’extension du cer­ti­fi­cat covid aux sta­tions de ski et disant : « Le ski et les vacances d’hiver sont une acti­vi­té volon­taire, pour le plai­sir ». Conclusion résu­mée dans le com­mu­ni­qué de l’ATS « un cer­ti­fi­cat sani­taire obli­ga­toire pour les remon­tées méca­niques et les sta­tions de ski serait judi­cieux pour tout le monde »

A‑t-on mesu­ré l’effet des­truc­teur de tels pro­pos ? Au moment où ils doivent revivre une sorte d’enfermement pour leurs études, leur for­ma­tion ou le début de leur vie active, avec d’éventuelles craintes pour leur contrat de tra­vail, les jeunes se voient déjà mena­cés d’être pri­vés de sport cet hiver, parce que c’est une « acti­vi­té de plai­sir, volon­taire ». L’exigence du cer­ti­fi­cat sani­taire serait-il donc en fait une puni­tion des acti­vi­tés de plai­sir ? Ne vous réjouis­sez de rien, jeunes gens, car si vous espé­rez avoir du plai­sir, vous n’aurez qu’un choix : être vac­ci­nés ou pri­vés d’air pur et de sport.

Comment être moins humain ? Comment jeter plus d’huile sur le feu de la révolte ? Comment mieux saper la joie de vivre des jeunes ? La joie de vivre, c’est une part impor­tante de la san­té, or elle est aus­si condi­tion­née par le plai­sir. Puissent les direc­teurs can­to­naux de la san­té ne pas la sacri­fier sur l’autel de la sur­charge des hôpitaux.

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